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J'ai un mot à vous dire
14 janvier 2008

Mon ami Ben

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Mon ami Ben

    Si vous avez un âge qui se rapproche du mien, vous avez dû connaître les feuilletons du mercredi (samedi ?) après-midi avec son bestiaire varié. Car, de mon temps, ce n'étaient point les robots qui nous impressionnaient, mais résolument les animaux, souvenez-vous : Belle et Sébastien, Dactari, Flipper le dauphin, Skippy le kangourou, Poly à Venise et mon ami Ben.

Ben était un ours au pelage noir, acolyte d'un petit garçon blond au doublage voix improbable.

Et il se trouve que moi aussi j'ai un ami Ben, un ami Ben à la peau tellement blanche qu'un rayon de lune serait capable de la lui griller.
Un ami Ben et belge, anarchiste, écorché et splendide.
Il a des bras de boxeur, un visage de bébé et un corps mi-bonze, mi-bronze qui lui procurent une aura particulière et donne à son interlocuteur un besoin de se ressaisir afin de comprendre le personnage.
Mais malin, mon ami Ben, pendant que votre cerveau cherche à comprendre, vous a déjà lancé quelques blagues, fait des tartines aux noix de st Jacques et servi un vin à faire pâlir les Dieux.
Alors vous cessez de réfléchir et vous savez qu'avec mon ami Ben, il faut profiter du temps, du temps qui vient et du temps qui va parce que, fissa votre horloge interne se met au diapason de l'épicurisme, saisissant que la vie est courte et qu'il faut en jouir de toute urgence.

Mon ami Ben a cependant un énorme défaut : il cherche la femme idéale, ce qui le rend parfois taiseux avec des grands airs de saudade, comme si tous les chagrins du monde s'étaient insinués dans un seul de ses soupirs, un soupir paradoxale noir et doux comme le miel.

Ce matin, mon pauvre ami Ben, je prends enfin mon courage à deux main pour te faire cette triste révélation : la femme idéale n'existe pas !
Il n'y autour de toi que de simples femelles qui transpirent l'été et reniflent l'hiver mais qui pourraient s'accorder à ton tempo si seulement tu acceptais de virer cette pétasse de femme sidérale de son socle graniteux pour ouvrir ton coeur à tous vents, comme on fredonne un petit air de rien, sans y penser.

Faute de déclaration d'amour, cher, très  cher ami Ben, je t'offre cette déclaration d'amitié.
Bon, je sais bien que c'est pas tout pareil,  mais avoue que c'est toujours ça de pris au rayon du coeur.

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Commentaires
C
Stef, j'ai bien peur non :-)<br /> Ceci dit, ne plus s'enfermer dans la quête d'un idéal permet aussi d'accéder à tous les possibles, donc tous les étonnements, tous les émerveillements...
P
L'idéal est par essence quelque chose qui n'existe pas, que l'on garde au fond de soi comme un trésor intime. Et nous éclaire aux heures sombres de douleur et de peine...
B
Et bien, me voilà bien ému... d'autant que je n'ai ni terrine de tomates et tapenade d'olives noires ni de ce délicieux Saint-Joseph pour boter en touche ! ;o)<br /> Si ému que ma plume est sèche !<br /> <br /> Merci, merci, merci.<br /> <br /> Ben
S
ça veut dire que l'homme idéal n'existe pas non plus, et mince alors!!
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