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J'ai un mot à vous dire
30 mars 2008

Samedi soir à Lyon...

Samedi_Soir_A_BeyrouthUn rideau comme un voile de femme qui annonce les mystères, les paradoxes et les déchirures de l'Orient. Un éclairage en mosaïque, comme un soleil qui s'insinue, sensuel, à travers les stries secrètes d'un moucharabieh. Le son doux et inhabituel d'un luth c'est :

Samedi soir à Beyrouth
 Femmes voilées, dévoilées
Blocus sur l'autoroute
 Dans leurs voitures blindées
 Samedi soir à Beyrouth
 Univers séparés
 Solitaires sous la voûte
 Céleste, foudroyée
.../...

Un concert magnifique, patchwork d'anciennes chansons mêlées à celles de son nouvel opus, pour donner au final une toile bigarrée pleine d'intelligence, d'émotion et de chaleur. Très peu de mots entre les morceaux, juste un zeste d'ironie, quelques coups de griffes au monde des 3ème couteaux.

Et la poésie... extraite des Roubaïates d’Omar Khayyam, poète persan, dont les quatrains sont une ode éternelle à la vie pour introduire "Ma belle" :

.../...
C’est sûr j’aurais moins mal si tu n’existais pas
Je rôde dans les rues en cherchant comme un fou
Sur le sol ocre rouge la trace de tes pas,
Rançon d’avoir manqué un si beau rendez-vous.

Tu m’as quitté ma belle comme je t’ai quittée
On est parti ensemble chacun de son côté
C’était pour mieux s’entendre et bien se regretter,
C’était pour se comprendre, savoir qui on était

Des musiciens complices (je complèterai les noms après l'achat du CD), multi-instrumentistes pour offrir des envolées métisses, salsa, rock, calypso, reggae, l'Afrique par la voix du udu, des cordes en violon tzigane et violoncelle, des cuivres, un accordéon, une basse, une batterie (merci Gilou) des guitares classiques et électriques, des percus, les claviers de Monsieur  Xavier Tribollet et les vocalises animales, genre néo métal d'un Thierry Fanfant vraiment incroyable. Des accords doux et poignant, cercle intime réuni au centre de la scène pour chanter "Petit", explosion de chorégraphies improbables et festives en folle complicité.
Un Lavilliers en grande forme, calme, affuté, l'œil acier, la jambe très sud américaine qui le porte jusque dans la salle, puis au balcon . La salle suit, toujours plus rythmée, toujours plus chaude jusqu'au paroxysme du "bal" avec une batucada délirante qui nous embarque tous, comme un seul homme, vers un Brésil  tournoyant, une transe jusqu'à l'extase :

.../...
Plus jamais penser à mourir

Plus jamais penser à vieillir

Plus jamais penser à dormir
Car jamais le soleil n'était monté si haut
Jamais été si chaud, si chaud, si chaud
Alors, j'ai dansé
.../...

Alors j'ai dansé, jusqu'à très soif, contre un vigile impassible, laissant tout de même apparaître un léger sourire pour "on the road again", un imperceptible froncement de sourcil au moment de "petit", quelques battement de doigts, malgré la position règlementaire, sur le tempo de "Stand the ghetto" et un regard de panique désespérée quand la foule s'est levée et que j'ai pu enfin lui échapper... au vigile !
Mes amis de loin : Ben, Murielle, Flo, Danielle, Martine, Vévé, j'ai regretté ô combien votre absence car, à l'heure où "la bière se change en or", j'étais seule pour me délecter des échos de ce fabuleux moment...

A toi, mon autre absent si présent, cette chanson hors concert mais que j'aime tellement

L'or des fous



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Commentaires
C
Je retiens l'invitation :-)
P
Remarquable narration d'un moment qui dut être magique...<br /> <br /> Et je rejoins Murielle pour te dire aussi que si tu veux venir en Bretagne, il y a pas de problème...
C
Effectivement, tu as loupé un concert magnifique... pour ne pas regretter il suffisait de faire le choix d'y aller :-)
P
En te lisant j'ai vraiment l'impression d'avoir loupé un concert magnifique, je regrette de ne pas être venu...
C
Délecte toi doucettement du temps qui te sépare du soleil, parce qu'après ce sera fini :-)<br /> <br /> Cathie
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